« L’être humain est une miette de connaissance à la merci de la naissance et de la mort, devant le Tao infiniment grand et plein de mystères, il n’est qu’un grand sot! »
Grand Maître Nguyen Minh
Je lance mon regard, pour la dernière fois, par-dessus le petit mur en briques moucheté de lichens verdâtres. La grande maison, à l’architecture ancienne datant du dernier siècle, se trouve reculée derrière le magnifique jardin chinois. Tout semble endormi sous la chaleur étouffante de cet après-midi d’octobre.
J’hésite longuement avant de presser fortement sur la petite sonnette car c’est déjà la septième fois que je reviens en ces lieux. Les aboiements et le bruit de la course agressive des deux énormes chiens de garde me sont familiers à un point tel que je puisse distinguer ceux du mâle de ceux de la femelle. J’attends patiemment, imaginant le servant de la maison, au visage froid et au ton peu accueillant, venant une fois de plus m’annoncer sèchement que « le maître n’est pas là! ». Après six mois de recherche intense, j’ai pu retrouver, enfin, la vraie demeure du millionnaire au nom de Hoang-Tuong-Fong, un vieil homme d’affaires œuvrant dans l’importation et l’exportation de produits divers.
Les deux grands battants grincent lourdement sur leurs gonds rouillés.
– C’est encore vous, jeune homme!
Je distingue clairement un changement particulier dans sa voix aujourd’hui.
– Je voudrais voir le maître de cette maison et lui apporter une bonne-mauvaise nouvelle!
Le septuagénaire, encore très alerte dans ses mouvements, retient la bête féroce qui se rue en montrant des crocs pointus. Agrippant le collier en cuir solidement attaché au cou du molosse, il le soulève pratiquement du sol. Ses mains d’une grosseur peu commune trahissent un niveau très avancé dans les arts martiaux. L’air mystique, le ton grave, il m’adresse ces mots:
– Vous êtes chanceux, car mon Maître, constatant votre persévérance, me demande de venir vous dire :
« Les gens ordinaires désirent souvent voir les immortels, rencontrer le Bouddha et ils croient fortement que seulement par les prières et les implorations que ces derniers vont venir à leur aide. Le bien compris agit autrement : là où il pense sentir la présence de ces êtres supérieurs, il part immédiatement à leur recherche. Le tout compris ne cherche nulle part, sachant bien que le Bouddha est omniprésent et réside même en soi. »
Instantanément je saisis le message. Avançant d’un pas, je lui demande :
– Veuillez bien me montrer le chemin!
Avec un grand respect, le vieux serviteur me cède le passage…
– Quelle est l’essence de la vie et de la mort?
– Vivre pour aider l’humanité et mourir pour glorifier la Voie.
– Que signifie être un grand héros?
– Connaître soi-même c’est un grand et vaincre soi-même c’est un héros!
– Que cela veut dire : délaisser ce dont les autres s’emparent et s’emparer de ce qu’ils délaissent?
– De nos jours, les gens se disputent pour le moindre profit personnel et le monde entier s’entre-tue pour les théories et doctrines politiques, tout en délaissant la bonne vie et les bonnes mœurs, s’écartant ainsi de la Grande Voie. Par contre, le bien compris agirait selon la bonne morale, laissant de côté son propre profit et choisirait la Grande Voie au lieu des doctrines politiques.
Assis avec prestance dans sa chaise de bois parfumé, sculptée à l’orientale avec des bras se terminant par des têtes de dragon, le vieillard au visage bonasse du Bouddha de la fortune éclate de rire au milieu de la grande salle richement décorée d’objets d’art antiques. Son rire est si fort que le temps semble s’arrêter et tout l’espace sombrer dans un abîme de silence étrange. Affolés, les deux bergers allemands se sont cachés derrière les portails de l’entrée principale en gémissant lamentablement et pourtant, aucun son ne parvient à mes oreilles.
– Enfin! ce sacré pot-pourri de Confucius est bel et bien vivant! Tu es donc son homme de confiance!
Il s’arrête longuement, l’air songeur :
– Eh bien! en ce temps de déclin de la Voie, à quoi bon venir me chercher? Qu’attends-tu de moi?
– En effet et justement, Grand Maître! Je suis venu pour vous demander de bien vouloir m’aider à construire un radeau!
Il s’est penché en avant, l’air surpris :
– Penses-tu vraiment pouvoir traverser l’océan en tempête sur un radeau?
– Non, Grand Maître! Je chercherais un refuge sur un ilot et j’attendrais la venue de « La Fête des Dragons et des fleurs » (2).
Le vieillard en question est bien le Grand Maître Nguyen Minh, la personne à qui je dois raconter une « petite histoire » pour m’introduire. Il s’exclame avec jubilation :
– Bien, bien et très bien! Approche, jeune homme, que je puisse te regarder de près.
Je soutiens son regard inquisiteur qui semble pénétrer le fond de ma pensée et repousse calmement cette décharge magnétique puissante. Brusquement, il se lève et appelle son vieux serviteur :
– Petit sot! Accompagne le jeune homme à la porte.
Alors que je suis dans l’embarras, pris au dépourvu devant cette attitude peu hospitalière et incompréhensible, il choisit une vermeille sapotille (1) parmi les offrandes sur le majestueux autel placé derrière et la lance dans ma direction. Sous l’impact, le fruit est devenu une bouillie s’écoulant entre mes doigts. Me laissant là, perdu dans mes devinettes, joignant les mains à l’arrière, il me tourne le dos en se dirigeant vers la grande fenêtre qui donne sur le jardin de la cour intérieure. Sous des arcades sourcilières saillantes, garnies d’épaisses épées d’argent, ses yeux vaguent au loin. Puis, il pousse une forte exclamation :
– C’est une belle journée!
En effet, en ce mois d’octobre, les rosiers donnent les plus belles fleurs de la saison, aux larges pétales en velours d’un rouge vif. Des milliers de roses, baignées de sang sous la lumière du jour éclatant, réveillent en moi les instincts déjà enfouis dans l’au-delà de la conscience : la colère et la passion! Derrière la grande vitre, des couples de papillons s’enivrent de soleil, perdant leur chemin, voltigeant çà et là. De nulle part ou d’un non-lieu s’élève le tintement d’un piano joué en crescendo-presto qui se termine subitement d’un son impératif, tel un céleste appel!
1984, SEPT ANNÉES PLUS TARD…
Les sons aigus de la petite cloche d’or, signalant la fin du rituel, s’estompent dans le vacarme de la lourde pluie qui s’abat furieusement au dehors. De temps à autre, tout le paysage s’illumine d’une lumière vive, accompagnée quelques secondes plus tard d’une détonation assourdissante. Depuis ma tendre enfance, j’ai toujours éprouvé un sentiment fort agréable à rester debout la nuit, derrière des vitres ruisselantes, à contempler la confrontation fulgurante du Ciel et de la Terre.
Après les trois prosternations formelles, je reste agenouillé au pied du Grand Maître en attente de ses dernières instructions. Les années ont passé si vite, comme des chevaux au galop, devant la fenêtre. Sept ans déjà et pourtant je revois très nettement son visage imperturbable à l’écoute de ma « petite histoire » d’introduction. À présent, dans la lointaine profondeur de ces yeux qui jettent des éclairs sous les tempes proéminentes, signes d’une puissante énergie interne, s’allume graduellement un feu chaud et réconfortant. Combien de sueurs ont été versées sur le long chemin menant à cette demeure? Et combien de fois, sous la pluie glaciale, suis-je resté à attendre devant cette porte qui ne s’ouvre qu’à minuit…
– Mon fils, j’ai célébré la cérémonie de Descente de la montagne conformément aux rites du Temple du Diamant et à la tradition ancestrale de l’École Wing Chun. En l’occurrence, j’ai choisi cette nuit spécifique pour invoquer le témoignage du monde invisible. La Déesse de la pluie adoucira tes feux et le Dieu de la tempête t’offrira l’asile. Écoute bien, l’arcade des relations sociales de ta carte du ciel est située sous la porte du tonnerre. Ceci est confirmé par ta venue au monde par une nuit orageuse. En conséquence, ta vie sera exposée à de rudes épreuves, remplie de terribles tourments et marquée par de grands événements. Par contre, ce serait dans le danger que tu trouveras la sécurité et dans les tempêtes, le beau temps. Ton domaine sera dans les horizons éloignés, là où un soleil glacial se fond sur les arbres aux branches de cristal. Souviens-toi que le plus grand guerrier est celui qui a remporté la victoire sans livrer une seule bataille. Par conséquent, mon sage disciple, regarde bien le Bouddha en toi, pratique profondément la force Pa-na et tu verras à travers les Cinq Formes le néant mystérieux des cinq éléments qui t’aideront à résoudre la problématique de la vie. Oh! humains, chair et sang de Bouddha! Sachez bien que les formes ne sont pas différentes du non-forme, et l’inexistence ne peut se détacher de l’existence, ainsi sont de même : la réception, la pensée, l’action et la conscience!
À l’extérieur, la pluie a cessé depuis un moment. Il se lève en me disant sur un ton neutre :
– C’est le temps de partir, mon fils! Désormais, tu as les bagages suffisants et utiles au long cheminement. Ne reviens jamais plus ici, car le croisement de notre karma, tant bien attendu, est tant mieux ainsi fini. Va! mon fils! En ce moment, les belles paroles, les beaux gestes ne sont plus nécessaires!
En reconnaissance… au Grand Maître Nguyen Minh
Grand Maître Nam Anh, 1999
(1) Le sapotillier donne ses fruits au mois d’octobre.
(2) La Fête des Dragons et des fleurs : Selon les textes religieux Bouddhistes, la Fête des Dragons et des fleurs est l’espace-temps dans lequel se réalise la superposition du Soleil et de la Lune marquant la fin d’une époque, l’achèvement de notre civilisation par des cataclysmes : inondations, séismes, cyclones, etc. En même temps, elle annonce le retour du merveilleux printemps, d’un monde magnifique dans sa nouvelle émergence. L’ésotérisme oriental prévoit la venue, bientôt, du Bouddha « Di Lac », celui qui trouvera l’illumination sous un arbre fleuri et parfumé, en forme de dragon, et qui deviendra plus tard le guide de l’humanité vers une ère nouvelle de bonheur et de paix.
« L’être humain est une miette de connaissance à la merci de la naissance et de la mort, devant le Tao infiniment grand et plein de mystères, il n’est qu’un grand sot! »
Grand Maître Nguyen Minh
Je lance mon regard, pour la dernière fois, par-dessus le petit mur en briques moucheté de lichens verdâtres. La grande maison, à l’architecture ancienne datant du dernier siècle, se trouve reculée derrière le magnifique jardin chinois. Tout semble endormi sous la chaleur étouffante de cet après-midi d’octobre.
J’hésite longuement avant de presser fortement sur la petite sonnette car c’est déjà la septième fois que je reviens en ces lieux. Les aboiements et le bruit de la course agressive des deux énormes chiens de garde me sont familiers à un point tel que je puisse distinguer ceux du mâle de ceux de la femelle. J’attends patiemment, imaginant le servant de la maison, au visage froid et au ton peu accueillant, venant une fois de plus m’annoncer sèchement que « le maître n’est pas là! ». Après six mois de recherche intense, j’ai pu retrouver, enfin, la vraie demeure du millionnaire au nom de Hoang-Tuong-Fong, un vieil homme d’affaires œuvrant dans l’importation et l’exportation de produits divers.
Les deux grands battants grincent lourdement sur leurs gonds rouillés.
– C’est encore vous, jeune homme!
Je distingue clairement un changement particulier dans sa voix aujourd’hui.
– Je voudrais voir le maître de cette maison et lui apporter une bonne-mauvaise nouvelle!
Le septuagénaire, encore très alerte dans ses mouvements, retient la bête féroce qui se rue en montrant des crocs pointus. Agrippant le collier en cuir solidement attaché au cou du molosse, il le soulève pratiquement du sol. Ses mains d’une grosseur peu commune trahissent un niveau très avancé dans les arts martiaux. L’air mystique, le ton grave, il m’adresse ces mots:
– Vous êtes chanceux, car mon Maître, constatant votre persévérance, me demande de venir vous dire :
« Les gens ordinaires désirent souvent voir les immortels, rencontrer le Bouddha et ils croient fortement que seulement par les prières et les implorations que ces derniers vont venir à leur aide. Le bien compris agit autrement : là où il pense sentir la présence de ces êtres supérieurs, il part immédiatement à leur recherche. Le tout compris ne cherche nulle part, sachant bien que le Bouddha est omniprésent et réside même en soi. »
Instantanément je saisis le message. Avançant d’un pas, je lui demande :
– Veuillez bien me montrer le chemin!
Avec un grand respect, le vieux serviteur me cède le passage…
– Quelle est l’essence de la vie et de la mort?
– Vivre pour aider l’humanité et mourir pour glorifier la Voie.
– Que signifie être un grand héros?
– Connaître soi-même c’est un grand et vaincre soi-même c’est un héros!
– Que cela veut dire : délaisser ce dont les autres s’emparent et s’emparer de ce qu’ils délaissent?
– De nos jours, les gens se disputent pour le moindre profit personnel et le monde entier s’entre-tue pour les théories et doctrines politiques, tout en délaissant la bonne vie et les bonnes mœurs, s’écartant ainsi de la Grande Voie. Par contre, le bien compris agirait selon la bonne morale, laissant de côté son propre profit et choisirait la Grande Voie au lieu des doctrines politiques.
Assis avec prestance dans sa chaise de bois parfumé, sculptée à l’orientale avec des bras se terminant par des têtes de dragon, le vieillard au visage bonasse du Bouddha de la fortune éclate de rire au milieu de la grande salle richement décorée d’objets d’art antiques. Son rire est si fort que le temps semble s’arrêter et tout l’espace sombrer dans un abîme de silence étrange. Affolés, les deux bergers allemands se sont cachés derrière les portails de l’entrée principale en gémissant lamentablement et pourtant, aucun son ne parvient à mes oreilles.
– Enfin! ce sacré pot-pourri de Confucius est bel et bien vivant! Tu es donc son homme de confiance!
Il s’arrête longuement, l’air songeur :
– Eh bien! en ce temps de déclin de la Voie, à quoi bon venir me chercher? Qu’attends-tu de moi?
– En effet et justement, Grand Maître! Je suis venu pour vous demander de bien vouloir m’aider à construire un radeau!
Il s’est penché en avant, l’air surpris :
– Penses-tu vraiment pouvoir traverser l’océan en tempête sur un radeau?
– Non, Grand Maître! Je chercherais un refuge sur un ilot et j’attendrais la venue de « La Fête des Dragons et des fleurs » (2).
Le vieillard en question est bien le Grand Maître Nguyen Minh, la personne à qui je dois raconter une « petite histoire » pour m’introduire. Il s’exclame avec jubilation :
– Bien, bien et très bien! Approche, jeune homme, que je puisse te regarder de près.
Je soutiens son regard inquisiteur qui semble pénétrer le fond de ma pensée et repousse calmement cette décharge magnétique puissante. Brusquement, il se lève et appelle son vieux serviteur :
– Petit sot! Accompagne le jeune homme à la porte.
Alors que je suis dans l’embarras, pris au dépourvu devant cette attitude peu hospitalière et incompréhensible, il choisit une vermeille sapotille (1) parmi les offrandes sur le majestueux autel placé derrière et la lance dans ma direction. Sous l’impact, le fruit est devenu une bouillie s’écoulant entre mes doigts. Me laissant là, perdu dans mes devinettes, joignant les mains à l’arrière, il me tourne le dos en se dirigeant vers la grande fenêtre qui donne sur le jardin de la cour intérieure. Sous des arcades sourcilières saillantes, garnies d’épaisses épées d’argent, ses yeux vaguent au loin. Puis, il pousse une forte exclamation :
– C’est une belle journée!
En effet, en ce mois d’octobre, les rosiers donnent les plus belles fleurs de la saison, aux larges pétales en velours d’un rouge vif. Des milliers de roses, baignées de sang sous la lumière du jour éclatant, réveillent en moi les instincts déjà enfouis dans l’au-delà de la conscience : la colère et la passion! Derrière la grande vitre, des couples de papillons s’enivrent de soleil, perdant leur chemin, voltigeant çà et là. De nulle part ou d’un non-lieu s’élève le tintement d’un piano joué en crescendo-presto qui se termine subitement d’un son impératif, tel un céleste appel!
1984, SEPT ANNÉES PLUS TARD…
Les sons aigus de la petite cloche d’or, signalant la fin du rituel, s’estompent dans le vacarme de la lourde pluie qui s’abat furieusement au dehors. De temps à autre, tout le paysage s’illumine d’une lumière vive, accompagnée quelques secondes plus tard d’une détonation assourdissante. Depuis ma tendre enfance, j’ai toujours éprouvé un sentiment fort agréable à rester debout la nuit, derrière des vitres ruisselantes, à contempler la confrontation fulgurante du Ciel et de la Terre.
Après les trois prosternations formelles, je reste agenouillé au pied du Grand Maître en attente de ses dernières instructions. Les années ont passé si vite, comme des chevaux au galop, devant la fenêtre. Sept ans déjà et pourtant je revois très nettement son visage imperturbable à l’écoute de ma « petite histoire » d’introduction. À présent, dans la lointaine profondeur de ces yeux qui jettent des éclairs sous les tempes proéminentes, signes d’une puissante énergie interne, s’allume graduellement un feu chaud et réconfortant. Combien de sueurs ont été versées sur le long chemin menant à cette demeure? Et combien de fois, sous la pluie glaciale, suis-je resté à attendre devant cette porte qui ne s’ouvre qu’à minuit…
– Mon fils, j’ai célébré la cérémonie de Descente de la montagne conformément aux rites du Temple du Diamant et à la tradition ancestrale de l’École Wing Chun. En l’occurrence, j’ai choisi cette nuit spécifique pour invoquer le témoignage du monde invisible. La Déesse de la pluie adoucira tes feux et le Dieu de la tempête t’offrira l’asile. Écoute bien, l’arcade des relations sociales de ta carte du ciel est située sous la porte du tonnerre. Ceci est confirmé par ta venue au monde par une nuit orageuse. En conséquence, ta vie sera exposée à de rudes épreuves, remplie de terribles tourments et marquée par de grands événements. Par contre, ce serait dans le danger que tu trouveras la sécurité et dans les tempêtes, le beau temps. Ton domaine sera dans les horizons éloignés, là où un soleil glacial se fond sur les arbres aux branches de cristal. Souviens-toi que le plus grand guerrier est celui qui a remporté la victoire sans livrer une seule bataille. Par conséquent, mon sage disciple, regarde bien le Bouddha en toi, pratique profondément la force Pa-na et tu verras à travers les Cinq Formes le néant mystérieux des cinq éléments qui t’aideront à résoudre la problématique de la vie. Oh! humains, chair et sang de Bouddha! Sachez bien que les formes ne sont pas différentes du non-forme, et l’inexistence ne peut se détacher de l’existence, ainsi sont de même : la réception, la pensée, l’action et la conscience!
À l’extérieur, la pluie a cessé depuis un moment. Il se lève en me disant sur un ton neutre :
– C’est le temps de partir, mon fils! Désormais, tu as les bagages suffisants et utiles au long cheminement. Ne reviens jamais plus ici, car le croisement de notre karma, tant bien attendu, est tant mieux ainsi fini. Va! mon fils! En ce moment, les belles paroles, les beaux gestes ne sont plus nécessaires!
En reconnaissance… au Grand Maître Nguyen Minh
Grand Maître Nam Anh, 1999
(1) Le sapotillier donne ses fruits au mois d’octobre.
(2) La Fête des Dragons et des fleurs : Selon les textes religieux Bouddhistes, la Fête des Dragons et des fleurs est l’espace-temps dans lequel se réalise la superposition du Soleil et de la Lune marquant la fin d’une époque, l’achèvement de notre civilisation par des cataclysmes : inondations, séismes, cyclones, etc. En même temps, elle annonce le retour du merveilleux printemps, d’un monde magnifique dans sa nouvelle émergence. L’ésotérisme oriental prévoit la venue, bientôt, du Bouddha « Di Lac », celui qui trouvera l’illumination sous un arbre fleuri et parfumé, en forme de dragon, et qui deviendra plus tard le guide de l’humanité vers une ère nouvelle de bonheur et de paix.
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